De la guerre froide à aujourd'hui
Conclusion
Un facteur vital - La milice
Un dernier aspect qui mérite d'être mentionné est la présence toujours vivante de la Milice ou de la Réserve dans notre concept de défense. Évidemment, elle est plus importante en nombre et en influence en 1871 qu'en l'an 2000. Au début, et jusqu'à 1939, elle est encadrée par une petite armée permanente. Durant la guerre, un comité de planification de l'après-guerre, où siégeaient de hauts fonctionnaires et qui était présidé par Norman Robertson, a décidé de renverser la situation. Désormais, bien qu'il ait fallu une bonne trentaine d'années pour bien « asseoir » les nouveaux faits, les réserves ne serviront plus que d'apport à une armée professionnelle plus importante, mieux équipée et plus occupée que celle d'avant 1939. On n'avait peut-être pas tort si l'on se fie à ce témoignage, datant de 1952, de ce qu'étaient encore les exercices annuels de la milice.
« Les officiers, de même que les soldats, considéraient ces camps d'entraînement, celui de Lévis comme les autres, comme une chose agréable, plutôt une récréation ou une sorte de sport, ou encore une occasion de grouper ensemble les gens d'une même localité, suivant notre mentalité grégaire, mais jamais ces expériences n'auraient pu être considérées comme suffisamment efficaces, en cas de déclaration de guerre 93. »
Lorsque les recommandations de la plus récente des études sur les réserves auront été totalement mises en œuvre, on aura donné aux membres de cette organisation, rassemblés dans un nombre réduit d'unités, un rôle à la mesure de leurs possibilités, tout en rééquilibrant en leur faveur les conditions de service qui leur étaient faites depuis trop d'années par rapport aux forces professionnelles. En somme, le « contrat » qui existe au moment où nous écrivons ces lignes, entre, d'une part, la population canadienne, peu nombreuse, vivant sur un immense territoire et n'ayant aucun ennemi rapproché, et, d'autre part, ses forces de défense professionnelles et de réserve, devrait tenir durant quelques décennies, à moins d'un changement brusque et d'importance dans la situation internationale.
Au centre de nos réflexions historiques, sont restés les jeunes Canadiens et Canadiennes prêts, maintenant comme toujours, à mettre leur vie volontairement en jeu pour de grandes causes. Ce sont eux et elles que nous saluons ici le plus respectueusement.
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