De la guerre froide à aujourd'hui
Conclusion
Le rôle de l'armée au Canada
Légende: Hélicoptère Boeing Vertol CH-113 Labrador, 103e Escadron de recherche et sauvetage, Forces canadiennes, 1982
Des constantes existent dans notre vie militaire en ce qui concerne les années sur lesquelles nous venons de nous pencher. Comme hier, les militaires d'aujourd'hui sont soumis à l'autorité politique du pays. Cette relation civile-militaire exige beaucoup des deux parties et elle a eu, nous avons pu le constater, des hauts et des bas. Des militaires ont tenté de passer outre la volonté des politiciens, surtout au XIXe siècle et jusqu'au tournant du XXe, ce qui n'a guère aidé leur carrière et a nui à l'institution militaire, laquelle était perçue avec méfiance par les autorités politiques. Par ailleurs, certains ministres se sont trop immiscés dans le fonctionnement des forces militaires, par exemple, durant la Première Guerre mondiale, portant ainsi atteinte à leur crédibilité auprès de la troupe qui versait alors son sang. La conséquence finale de décisions peut devenir une question de vie ou de mort de Canadiens et de Canadiennes au service de leur pays et cela est bien compris. Mais les erreurs de jugement restent une réalité trop humaine, hélas ! : il faut les admettre, en corriger les résultats et, surtout, ne pas les jeter inutilement au visage de ceux qui les ont commises.
Les forces armées canadiennes d'aujourd'hui restent, tout comme elles l'étaient en 1871, un instrument de guerre prêt à s'adapter. Au début du XIXe siècle, quatre bataillons de 750 hommes chacun pouvaient fournir un feu à peu près équivalent à celui de la mitrailleuse M61A1 « Vulcan » (20 mm) de la fin du XXe siècle. Cette dernière, plus précise, a un rayon d'action beaucoup plus grand et son effet est bien supérieur aux bataillons de 1815. Le combattant a dû évoluer avec la technologie qui, aujourd'hui, va de la frappe aérienne chirurgicale au sous-marin nucléaire. Nous avons vu comment la tactique a été modifiée durant la Première Guerre mondiale afin de survivre lors d'assauts contre des positions défensives qualifiées d'imprenables. Pour servir la grande stratégie, le couple technologie-tactique, sans cesse en évolution, reste à la base de la survie du combattant.
Les Canadiens du XIXe siècle désiraient déjà aller combattre à l'étranger. C'est au tournant du XXe siècle que ce mouvement devint déterminant. Aujourd'hui, pour visiter un cimetière militaire canadien, il faut se déplacer hors du pays. Ces lieux de repos de héros, combinés à des monuments de diverses factures et ampleurs, se retrouvent en Afrique du Sud, au Moyen-Orient, en Asie et en Europe. L'engagement canadien dans le monde à l'intérieur de la notion générale et changeante du maintien de la paix est un prolongement contemporain de cette tendance qui existait déjà sous le Régime français, alors que de jeunes Canadiens s'enrôlaient dans les armées royales. Depuis 1945, ce concept du maintien de la paix s'est imposé comme une pratique internationale reconnue, dont l'objectif est de contribuer, modestement, à la résolution pacifique des conflits et, par extension, à la stabilité et à la sécurité mondiales. Mais les deux grandes guerres du XXe siècle restent les points d'orgue de notre présence militaire hors des frontières du Canada.
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