De la guerre froide à aujourd'hui

Le NORAD (North American Air Defense Command)

L'héritage de NORAD

Certains prétendent que le NORAD est absolument nécessaire aux Canadiens, qui ne pourraient assumer seuls les coûts d'une telle défense. D'autres y cherchent leur profit. Dès 1958, on s'est demandé si le Canada aurait au moins sa juste part dans la production de défense pour le NORAD. La réponse, affirmative, sera fournie l'année suivante lorsque l'on créera le Programme conjoint de productions militaires par lequel les industries canadiennes peuvent participer à l'adjudication des contrats de défense américains. Cela conduira à un genre de marché commun en matière de défense qui devient très rapidement profitable au Canada. Le Comité permanent des affaires extérieures et de la Défense nationale a estimé, en octobre 1980, que, depuis 1959, le Programme a permis au Canada d'obtenir un solde global positif de 1,1 milliard de dollars. De plus, le Canada a pu se tenir à la fine pointe dans certains secteurs, dont l'électronique et l'aviation.

Au NORAD, au contraire de ce qui se passe à l'OTAN, Canadiens et Américains se retrouvent en tête à tête. Le Canada a-t-il une véritable liberté de choix dans ses affaires militaires ? A-t-il ou aurait-il une voix à émettre sur le « quand » et le « comment » de l'utilisation de représailles nucléaires par les Américains ? Au fond, le Canada dirige-t-il vraiment sa destinée ou n'est-il qu'un wagon attaché à la locomotive américaine ? À la fin, il s'agit de savoir si plusieurs des empiètements sur notre souveraineté, imputés au NORAD, n'auraient pas existé de toute façon.