De la guerre froide à aujourd'hui
Le maintien de la paix
Le maintien de la paix et la guerre du golfe Persique de 1990-1991
Légende: NCSM Protecteur, navire de soutien opérationnel de la classe 'Protecteur', Forces canadiennes, avec le cuirassé américan USS Wisconsin, 1990
Légende: Visionner le multimédia - Opérations de maintien de la paix
L'intervention qui se rapprochera le plus de celle faite en Corée sera la guerre pratiquée dans le golfe Persique, en 1990-1991, où seront déployés trois navires, deux escadrons d'avions de chasse, une compagnie d'infanterie et un hôpital de campagne. Les Canadiens, sous la conduite d'un quartier général intégré situé à Al-Manama, au Bahrein, seront surtout présents dans le blocus naval de l'Irak et les patrouilles aériennes de reconnaissance ou de combat. Aucune perte ne sera subie en cette occasion. La petite participation canadienne (environ 1 000 hommes et femmes, au total) à la coalition anti-irakienne montée par l'ONU sous commandement américain, aura joué son rôle dans la libération du Koweit envahi par l'Irak durant l'été 1990.
Depuis 1991, le Canada a contribué à d'autres grandes opérations de maintien de la paix sous le chapeau de l'ONU, entre autres en mer Rouge, avec un navire et 250 hommes, en ex-Yougoslavie, entre 1991 et 1995, au Cambodge et en Somalie (1992-1993), au Rwanda (de 1994 à 1996), à Haïti (de 1995 à 1997), au Timor Oriental (1999-2000).
Le Canada est devenu le champion quant au nombre de participations à différents types de missions de maintien de la paix de l'ONU. Mais notre pays a également lancé un nouveau genre de mission en 1956. Lester B. Pearson, alors secrétaire d'État canadien aux Affaires extérieures, propose de placer des soldats de l'ONU entre Israël et l'Égypte, sur la ligne d'armistice instaurée à la suite d'un conflit de quelques semaines entre ces deux pays - Israël étant soutenu par la France et la Grande-Bretagne. Pearson fait sa proposition le 1er novembre et, quelques jours plus tard, l'Assemblée générale de l'ONU approuve le projet. Il s'agit, en quelque sorte, de séparer les belligérants jusqu'à ce qu'une entente intervienne. Ce qui devait prendre quelques mois, prit plus de 20 ans, parsemés d'autres batailles.
Bien que cette nouvelle façon de maintenir la paix grâce à une Force d'urgence des Nations unies (FUNUI) n'ait pas été parfaite, loin de là, elle lancera un processus qui, sous diverses formes, se continue de nos jours, en particulier à Chypre.
Au moment de la mise sur pied de la FUNUI, le Canada choisit d'y commettre un bataillon du Queen's Own Rifles of Canada. À l'époque, les soldats canadiens se distinguent à peine des Britanniques qui viennent tout juste de quitter l'Égypte et qui ont pris fait et cause pour Israël en octobre-novembre 1956. Les Égyptiens font comprendre qu'une telle unité, fût-elle canadienne, serait des plus mal vues dans les circonstances. Finalement, le Canada appuiera la mission par la logistique, avec plus de 1 000 hommes, (signaleurs, ingénieurs, logisticiens, aviateurs ou marins). À la FUNU II (1973 à 1979), le Canada fournira à peu près le même nombre de militaires qui joueront un rôle presque similaire à celui de leurs prédécesseurs.
Dans toutes ses missions reliées au maintien de la paix (une quarantaine à ce jour), qui ne relèvent pas toutes de l'ONU d'ailleurs - les observateurs canadiens au Viêt-nam, au Laos et au Cambodge, de 1954 à 1973, travaillent pour la Commission internationale de supervision et de contrôle, composée de quatre pays - les Forces canadiennes fourniront, au total, plus de 100 000 hommes et femmes. Plus de 100 de leurs militaires seront tués un peu partout dans le monde lors de ce type d'opérations.
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