De la guerre froide à aujourd'hui
Les Réserves depuis 1945
Un autre changement à l'horizon
Légende: Avion de transport léger de Havilland CC-108 Caribou, Aviation royale canadienne, 1967
Avec la fin de la guerre froide et les durs impératifs budgétaires, un autre livre blanc devient nécessaire, celui de 1994 qui, entre autres éléments, prévoit une révision des Réserves. Celle-ci sera conduite entre avril et octobre 1995 par trois commissaires, le très honorable feu Brian Dickson (président), le lieutenant général (à la retraite) Charles H. Belzile et le professeur Jack L. Granatstein.
Évidemment, les commissaires se penchent sur les trois réserves, avec leur nombre total de 23 000. Ils concluent que celles-ci doivent travailler en fonction des besoins opérationnels des Forces canadiennes, tout en tenant compte des facteurs socioéconomiques et des circonstances régionales qui les affectent. Leurs recommandations vont dans le sens de la rationalisation générale de l'infrastructure (surtout pour la Milice), le regroupement d'unités et l'élimination de sous-éléments superflus. Le mandat général, ne l'oublions pas, est de faire baisser les coûts d'opération de la Réserve qui, après 1996, seraient tout de même de 895 millions de dollars annuellement.
La Réserve navale compte environ 4 300 membres répartis dans 24 divisions un peu partout au Canada et dont le quartier général est à Québec. Son rôle principal est d'assurer la défense côtière du pays à l'aide de navires côtiers qu'elle contrôle. Ce rôle très clair et précis semble expliquer sans doute qu'on n'y rencontre pas de problèmes majeurs.
Du côté de la Réserve aérienne, on compte 1 500 réservistes sur un maximum permis de 1 800. Cette réserve est bien utilisée, malgré l'absence de consensus quant à la proportion de personnel volant qu'elle devrait avoir.
Les trois Réserves sont conçues pour appuyer une éventuelle mobilisation nationale. Mais, du côté de la Milice, certains problèmes existent. On y retrouve, d'un océan à l'autre, 133 unités installées dans 125 villes et villages, et faisant partie de l'un des 14 districts, eux-mêmes segments de quatre secteurs (Atlantique, Québec, Ontario, Ouest). Ces unités ont souvent des effectifs incomplets, bien que le nombre d'officiers soit pléthorique, ce qui n'est pas sans rappeler la Milice de 1868. Autrement dit, le nombre total de miliciens est à peu près celui qui est recherché (en 1995, par exemple, 18 347 des 19 957 postes de la Milice sont comblés, le secteur du Québec étant le seul à atteindre, et même à dépasser son plafond), mais la grande quantité d'unités fait que plusieurs d'entre elles ne disposent que de l'effectif d'une compagnie.
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