De la guerre froide à aujourd'hui

Les réorganisations de l'institution militaire

La défense durant la guerre froide

Grumman Avenger AS Mk. 3M,  881e Escadron anti-sous-marine, NCSM Magnificent, Marine royale du Canada, 1950-1952

Légende: Grumman Avenger AS Mk. 3M, 881e Escadron anti-sous-marine, NCSM Magnificent, Marine royale du Canada, 1950-1952

La nouvelle Loi de la Défense nationale réaligne quelque peu ce qui a existé depuis 1904, sauf en temps de guerre. Il y aura désormais un Comité ministériel de la Défense présidé par le premier ministre. Le vice-président en sera le ministre de la Défense et les membres, les ministres des Finances, de l'Industrie et du Commerce et des Affaires étrangères.

Le ministre de la Défense présidera également le Conseil de la Défense dont les membres seront : l'assistant parlementaire du ministre, le sous-ministre, les sous-ministres adjoints, les trois chefs d'état-major et le président du Centre de recherches de la Défense. Fait remarquable et trop souvent oublié : en 1950, pour la première fois depuis la première Loi de la Milice et de la Défense ayant suivi la Confédération, on ne trouve pas de clause prévoyant un service obligatoire pour les hommes en âge de le faire. Autrement dit, la loi rattrape enfin la pratique qui s'était implantée dès les années 1870.

Les budgets considérables des années 1940-1946 dégringolent : celui de 1949 sera de 361 millions de dollars par rapport à 2,9 milliards de dollars en 1944-1945.

Mais les prévisions vont exploser pour deux raisons qui reposent sur le grand but du gouvernement : aider à maintenir la paix en se préparant à la guerre. Ainsi, en 1951, sera adopté un budget de cinq milliards de dollars sur trois ans qui sera d'ailleurs dépassé. En 1952-1953 seulement, plus de deux milliards de dollars seront consacrés à la Défense au Canada. Quant aux effectifs, ils seront de près de 50 000 hommes et femmes dans l'Armée régulière seulement, au 31 mars 1954, soit neuf ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

C'est la première fois, en temps de paix, que le nombre des professionnels dépasse celui des miliciens établi à 46 500. Il faut noter ces faits, car ils marquent un changement remarquable dans l'attitude du public face à ses forces. Par exemple, en 1927, neuf ans après la fin de la Première Guerre mondiale, l'Armée de terre comptait à peine 4 000 hommes.