Une décennie tumultueuse
Les zouaves pontificaux
Le pouvoir du pape menacé par le républicanisme italien
Légende: Volontaire canadien, Régiment des Zouaves pontificaux, 1868-1870
En 1860, l'écrivain canadien-français Arthur Buies se porte volontaire dans l'armée de Garibaldi. Fait isolé dans le contexte tout aussi extraordinaire qu'étrange de l'épopée de ses nombreux compatriotes qui s'enrôlèrent dans le camp adverse. À partir du début des années 1860, en effet, quelques Canadiens français profondément catholiques se rendent en Italie pour s'engager dans l'armée pontificale. Les États pontificaux, avec Rome pour capitale, occupaient alors le centre du pays et se battaient contre l'unification de l'Italie par le Piémont et les partisans de Garibaldi. Les catholiques les plus fervents - les ultramontains - considéraient avec le pape Pie IX que la perte de son pouvoir temporel sur ses États serait un sacrilège. L'armée pontificale comprenait un corps spécialement organisé, en 1860, pour accueillir les volontaires venant des divers pays catholiques, surtout de la France et de la Belgique : le régiment des Zouaves pontificaux. En novembre 1867, l'évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, lance un appel pour lever des volontaires afin d'aller défendre le pape. L'idée, reprise par d'autres prélats, est reçue avec un enthousiasme presque incroyable à travers le Québec.
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