Une décennie tumultueuse
La Confédération
Une milice unifiée
Légende: Artilleur et officier, Halifax Garrison Artillery, 1868
Le ler juillet 1867, le Canada-Est et le Canada-Ouest deviennent les provinces de Québec et d'Ontario. Unies au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse, elles forment officiellement un nouveau pays, le Canada, premier État autonome au sein de l'Empire britannique, qui conserve un lien politique important avec la Grande-Bretagne. Adoptée en 1868, la loi de la Milice entérine l'unification des milices des deux provinces maritimes, du Québec et de l'Ontario. Désormais, toutes les décisions concernant la défense, y compris pour la milice, relèveront du gouvernement fédéral. On installe le quartier général à Ottawa et l'on crée des districts militaires dans les provinces. Les districts 1 à 4 couvrent l'Ontario, 5 à 7 le Québec, 8 le Nouveau-Brunswick et 9 la Nouvelle Écosse 131. Ces modifications ne changent pas grand-chose pour les miliciens de l'Ontario et du Québec, puisqu'ils relèvent toujours des mêmes règlements, gardent leurs uniformes, et que leurs bataillons conservent leurs désignations antérieures. Cependant, pour les 2 717 volontaires du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, cela entraîne des changements considérables. Leurs lois et règlements deviennent caducs et sont remplacés par ceux du Canada, ce qu'ils acceptent d'ailleurs assez bien dans l'ensemble, puisque les nouvelles dispositions s'avèrent plus favorables pour eux que les anciennes. Le seul problème qui se pose est celui de la numérotation des bataillons. En effet, plusieurs bataillons des Maritimes se voient forcés de prendre leurs numéros après ceux de l'Ontario et du Québec, même s'ils sont plus anciens 132.
La milice volontaire canadienne compte alors officiellement 37 170 hommes, dont 21 816 en Ontario et 12 637 au Québec, et coûte un million de dollars par an au trésor public. Elle se compose en grande partie d'unités d'infanterie, de carabiniers, de cavalerie et d'artillerie, mais elle comprend aussi des unités navales. Il en existe quelques-unes en Ontario de 1862 à 1870 et on trouve un corps de Sea Fencibles de St. John, au Nouveau-Brunswick, de 1833 à 1867. Mais l'unité la plus importante du genre est sans doute la Brigade navale de la Nouvelle-Écosse. Mise sur pied à partir du mois d'avril 1866 et comptant quelque 550 hommes, elle se compose de plusieurs compagnies de marins volontaires, réparties dans les principaux ports de la province. Elles seront cependant dissoutes vers la fin de 1868, à l'exception d'une seule, formée de 122 hommes, à Halifax, et la Brigade navale sera finalement incorporée à l'artillerie de garnison de cette ville en 1871. Toutes ces troupes portent l'uniforme de la marine. Enfin, de 1869 à 1874, il existe en Gaspésie, au Québec, deux compagnies d'infanterie de marine volontaire portant l'habit écarlate, l'une à Bonaventure, et l'autre à New Carlisle. C'est à cette occasion que, pour la première et la dernière fois, le Canada se dotera d'une infanterie de marine.
- Date de modification :