La Royal Navy, maîtresse des mers

Les corps de volontaires

Cependant, bien que la Royal Navy patrouille les côtes et que des hommes du Génie arpentent systématiquement le sud de la colonie, les nouvelles villes n'ont, pour ainsi dire, aucun défenseur. En effet, les lois de la Grande-Bretagne sont bien en vigueur en Colombie-Britannique 125, mais, la législature de la colonie n'adoptant pas de lois spécifiques concernant la milice et les volontaires, on n'y trouve pas de milice sédentaire comme dans l'est du Canada. Toutefois, des corps de volontaires finiront par se créer.

En 1859, au moment de la « guerre du cochon », 67 hommes proposent de former une compagnie à Victoria. Le gouverneur Douglas refuse, n'ayant pas d'armes à leur fournir. Ils se regroupent alors en compagnie de pompiers volontaires. L'année suivante, 45 Noirs américains réfugiés à Victoria forment le Victoria Pioneer Rifle Corps - le corps des sapeurs-carabiniers de Victoria -, qui existe jusqu'en 1866. En juillet 1861, le Vancouver Island Volunteer Rifle Corps - le corps des carabiniers de l'île de Vancouver - fort de deux compagnies, dont une d'artillerie, prend naissance parmi la population blanche de Victoria, mais il est dissout un an plus tard en raison de dissensions entre les compagnies. En mai 1864, c'est au tour du Victoria Volunteer Rifle Corps - le corps des carabiniers volontaires de Victoria - de voir le jour ; son existence devait être moins brève 126.

À New Westminster, ville fondée en 1859, le besoin d'un corps de volontaires ne se fait sentir qu'après la dissolution du détachement des Royal Engineers, en 1863. En janvier de l'année suivante, les New Westminster Volunteer Rifles - les carabiniers volontaires de New Westminster - sont levés. En juin 1866, on organise un corps d'environ 60 hommes, les Home Guards - les gardes sédentaires -, de même qu'une compagnie d'artillerie, la Seymour Artillery Company, ainsi nommée en l'honneur du gouverneur de la colonie. Cette dernière reçoit ses deux premiers canons de campagne l'année suivante. La plupart de ces artilleurs volontaires sont d'anciens ingénieurs royaux établis à New Westminster 127.

Ainsi, au milieu du XIXe siècle, grâce à la Royal Navy, à la Compagnie de la baie d'Hudson, à quelques détachements de militaires britanniques et aux unités de volontaires canadiens, l'Amérique du Nord britannique, appelée à devenir le Canada, parvient à étendre et à maintenir sa souveraineté sur d'immenses territoires, tant au nord qu'à l'ouest des Grands Lacs. Ce sera cependant dans l'est que surgiront les plus inquiétantes menaces au cours de ce qui sera peut-être la décennie la plus turbulente de l'histoire de l'Amérique du Nord.