La Royal Navy, maîtresse des mers

Une puissante force de défense

Des protecteurs rarement vus

L'Amérique du Nord britannique n'a pas été défendue uniquement par des soldats montant la garde dans des forts. À eux seuls, ils n'auraient certes pu tenir tête aux ambitions américaines qui furent contenues, en grande partie, grâce à la supériorité de la Royal Navy. En effet, les marins et les bâtiments de la marine de guerre britannique jouèrent un rôle défensif de première importance tout au long de la première moitié du XIXe siècle, même si la majorité des Canadiens ne les vit jamais, ou très rarement, à l'extérieur des principaux ports. Au mieux, les pêcheurs et les habitants des côtes aperçurent-ils occasionnellement des frégates croisant au large et, parfois, profitèrent du spectacle imposant d'un grand vaisseau de ligne voguant majestueusement à l'horizon. Cette discrétion explique sans doute que le rôle des marins soit parfois négligé dans le patrimoine militaire canadien.

Tant que la Royal Navy maîtrise les mers, une attaque navale d'envergure contre une partie des colonies britanniques nord-américaines est peu probable. Au contraire, c'est l'éventuel adversaire qui doit craindre les raids navals des Britanniques ! En Amérique du Nord, le seul ennemi potentiel d'envergure est représenté par les Etats-Unis. Or, la Guerre de 1812 avait démontré jusqu'à quel point la Royal Navy pouvait, par ses incursions meurtrières et son blocus côtier, perturber la vie commerciale et militaire de ce pays. En temps de paix, l'Amirauté britannique a toujours en réserve quelque projet de représailles contre une grande ville américaine, telle Boston, comme corollaire de toute tentative d'invasion de l'une de ses colonies par les États-Unis. Durant les périodes de tensions entre la république américaine et la Grande-Bretagne, cette perspective demeure constamment présente à l'esprit des diplomates américains, ce qui, à n'en pas douter, les incite à trouver des solutions.