La démobilisation
La réorganisation de la Milice
Des politiciens canadiens hésitants
Paradoxalement, ce revirement démographique favorise l'établissement d'un gouvernement responsable. Accordé en 1849, il consacre le principe de la suprématie de l'Assemblée législative. Désormais, le gouverneur général du Canada « régnera », mais la Chambre, pour sa part, gouvernera politiquement. En ce qui concerne la défense nationale, cependant, les parlementaires canadiens se montrent d'une réserve exceptionnelle, laissant à la Grande-Bretagne le soin d'en assumer la responsabilité et les frais.
Néanmoins, en novembre 1854, le gouvernement canadien nomme une commission chargée d'enquêter sur les moyens d'améliorer la milice. Au Canada français, certains souhaitent même la création d'un corps canadien permanent « destiné à remplacer les troupes régulières que le gouvernement anglais a dû rappeler du pays », peut-on lire dans La Patrie de Montréal. Le rédacteur ajoute que « ce serait une nouvelle carrière ouverte à la jeunesse canadienne. Nous sommes certains que plusieurs de nos jeunes compatriotes préféreraient les épaulettes de capitaine, avec tous leurs dangers possibles, à la toge [d'avocat] ou à la simarre [de notaire] si recherchées maintenant 111 ». Ainsi, refait surface, ni plus ni moins, le vieux rêve d'un régiment canadien-français, proposé dès 1763 pour remplacer les Compagnies franches de la Marine.
- Date de modification :