De la guerre froide à aujourd'hui
L'OTAN
La clause Canada de l'OTAN
L'article 2 du traité, qui en contient 14, est souvent qualifié de « clause canadienne ». Essentiellement, on y encourage la coopération économique entre les pays membres. De vives réticences venaient surtout du fait qu'on croyait inutile d'ajouter aux instances internationales de coopération économique déjà nombreuses.
Cette opposition à la volonté canadienne était pertinente jusqu'à un certain point et il ne faut pas s'étonner si l'article 2 du traité a été peu fréquemment utilisé jusqu'à tout récemment. Cependant, des liens très forts ont été formés sur les plans politique et économique entre les pays membres depuis 1949.
Dix-huit pays font aujourd'hui partie de l'Alliance et, selon l'article 5 du traité, toute attaque contre l'un d'entre eux sera considérée comme une attaque contre tous. Bien qu'elle ait varié, notre contribution navale, terrestre et aérienne à l'OTAN est restée constante au cours des années. Elle s'affiche aujourd'hui par la participation canadienne à la mission d'appui à la réorganisation de l'ex-Yougoslavie où l'OTAN joue un rôle beaucoup plus semblable à celui des gardiens de la paix de l'ONU, auquel les Canadiens sont habitués, qu'à celui pour lequel les armées de l'OTAN ont été préparées. Peut-être est-ce, tout bien analysé, un signe du succès qu'à connu l'OTAN.
Cela dit, une alliance reste un conglomérat d'intérêts particuliers et les alliés sont loin de parler tous le même langage sur une question donnée. Dans l'affaire de Cuba, en 1962, les instances consultatives, pourtant nombreuses à l'OTAN, sont plus ou moins mises de côté par les États-Unis. Il est évident que la super grande puissance américaine est prête à écarter ses petits partenaires lorsqu’elle le juge approprié. D'autres grandes puissances peuvent agir aussi de cette façon : la France et l'Angleterre, en 1956, dans l'affaire de Suez, en est un exemple.
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