De la guerre froide à aujourd'hui

Les francophones depuis la Deuxième Guerre mondiale …

Les Canadiens français et l'armée

Après la Deuxième Guerre mondiale, le brigadier J.P.E. Bernatchez est chargé de se pencher sur les raisons du manque de francophones au sein de l'Armée et de proposer des solutions à cette question. Dans l'atmosphère générale qui prévaut autour de la défense canadienne, ses recommandations ne vont pas loin, sauf celle préconisant la création d'une école ou seraient instruites dans leur langue les recrues francophones se joignant aux armes de combat. Elle naîtra, en effet, en 1949. Cela dit, après 1945, on a réorganisé les forces armées en fonction des demandes politiques et des schémas connus : on s'est peu empressé, en 1946, à refaire ce travail en incluant dans le processus la nouvelle donnée francophone que certains voudraient insérer. Ne dit-on pas qu'il est difficile de modifier le fonctionnement d'une armée victorieuse ?

La présence francophone dans les forces en expansion des années 1950 est marquée par une série d'études qui portent sur les trois armées. On commence enfin à s'intéresser à ce problème et on fait des constatations qui sont évidentes aux yeux de tout francophone servant ou non dans les forces. Quant à ceux qui ont évité, jusque-là, de réfléchir à toute cette problématique, ils apprennent que les Canadiens français perçoivent les forces de défenses canadiennes comme étant anglaises. Aucune carrière sérieuse n'y serait possible pour un francophone unilingue ou ne possédant pas une connaissance quasi parfaite de l'anglais. Les mutations un peu partout au Canada rendent à tout le moins aléatoires l'éducation en français des enfants et une vie culturelle un tant soit peu normale pour les familles. Toutes ces vérités, qui sont bien connues des francophones comme des sondages le démontrent, ont les effets les plus négatifs sur la participation de ceux-ci à la défense, donc sur la cohésion de l'effort canadien de défense.