De la guerre froide à aujourd'hui

L'unification

Un nouveau concept

Un des changements marquants subis par les Forces armées depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale est sans nul doute l'intégration et l'unification des Forces armées canadiennes durant les années 60.

Ces modifications n'arrivent pas aussi soudainement qu'on le laisse souvent entendre. Le premier vrai pas vers l'intégration des Forces armées a lieu en 1923 quand, en vue d'accroître à la fois les économies et l'efficacité de la défense nationale, deux ministères (Milice et Défense, et Service naval), auxquels on ajoute l'Aviation nouvellement créée, sont intégrés en un seul. On tente, sans succès, à la même époque, comme nous l'avons déjà souligné, une intégration limitée du grand quartier général. Les officiers supérieurs en poste résistent à cette intégration. En 1939, le comité des chefs d'état-major est créé, mais on doit attendre jusqu'en 1951 pour qu'un président lui soit donné. Ce poste survit, sans pouvoir réel et sans son propre état-major, jusqu'à ce qu'il soit remplacé, en 1964, par le nouveau poste de chef de l'état-major de la défense. C'est aussi en 1939 qu'une ébauche de loi pour l'unification des Forces armées est préparée. Celle-ci n'est toutefois jamais présentée au Parlement, la résistance interne étant très forte et la guerre en Europe l'ayant fait mettre en veilleuse. L'élan vers l'unification reprend en 1947, avec le ministre Brooke Claxton. Il présente au Parlement un texte qui indique en 14 points les objectifs à long terme de son ministère.

Le premier de ceux-ci stipule le besoin d'une coordination plus serrée entre les services militaires et l'unification du ministère, afin de créer une seule force de défense à l'intérieur de laquelle les trois armées pourraient œuvrer ensemble. Claxton ordonne immédiatement l'établissement d'un seul quartier général rassemblant sous un même toit les trois armées. De plus, les trois sous-ministres de celles-ci sont réunis en un seul poste, celui de sous-ministre de la Défense. Claxton ordonne ensuite à chacune des armées d'adopter une structure organisationnelle similaire composée de trois divisions principales, c'est-à-dire planification et opérations, personnel et solde, approvisionnement et équipement. Il ne peut poursuivre ses efforts compte tenu de la force d'inertie des services, de la guerre de Corée et de la création de l'OTAN.