Un siège interminable
La particularité des âmes canadiennes
Préparant le transport de la 1re Division canadienne sur le continent européen, l'aumônier supérieur canadien, Richard Steacy, tente d'assurer la participation de ses 33 aumôniers, un pour un millier d'hommes environ. Pour leur part, les Britanniques disposent de cinq aumôniers par division d'infanterie, soit un pour 4 000 hommes. Lord Kitchener demande à Sam Hughes d'envoyer moins de pasteurs à l'avenir et refuse que les 33 qui sont en Angleterre passent en France. Steacy propose alors le nombre de 25 aumôniers, ce qui est refusé par les Britanniques qui tiennent au chiffre magique de cinq. Les Canadiens sont furieux.
Une délégation composée d'un pasteur de l'Église Unie et d'un prêtre catholique se rend au War Office. Les Britanniques persistent dans leur résistance jusqu’à ce que les délégués soulignent l'évidence : le Canada paie et il fera ce qu'il veut. Au War Office, on rappelle que, malgré le grand nombre d'aumôniers qui les accompagnent, la conduite des troupes canadiennes en sol anglais n'est pas des plus civilisées. La réponse vole aussi vite : la situation serait bien pire si nous n'étions pas là, dit le pasteur Frederick George Scott. Finalement, l'aumônier général britannique promet d'intervenir en leur faveur auprès de ses supérieurs. Le 2 février 1915, les Britanniques acceptent enfin 11 aumôniers pour chaque division canadienne, une proportion qui sera plus tard adoptée pour toutes les divisions britanniques.
Les Canadiens ont-ils montré la route en ce domaine ? Chose certaine, ils ont signalé leur statut canadien distinct, tel que le voulait le ministre Sam Hughes 77.
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