Un siège interminable
L'instruction d'aviateurs en terre canadienne
Sur la Somme, les pertes aériennes impériales ont été importantes. L'Angleterre, qui a de plus en plus besoin d'aviateurs entraînés, crée au Canada un programme d'instruction structuré en fonction du Royal Flying Corps. Le moment est propice, car on célèbre déjà les exploits d'aviateurs canadiens, dont ceux de Billy Bishop. L'enthousiasme est si grand que le gouvernement canadien réexamine sa politique aérienne et songe à créer un corps d'aviation canadien, ce qui ne viendra cependant que dans les années 1920. À la fin de 1916, la proposition du Royal Flying Corps est acceptée. Parmi les avantages de ce projet, le gouvernement canadien décèle celui de servir l'Empire sans s'engager trop avant dans les questions aériennes à l'égard desquelles il entretient une certaine méfiance. En 1917, la formation de pilotes britanniques débute au Canada. Des milliers de spécialistes canadiens, tant pilotes que techniciens, seront formés grâce à cette initiative. Il faut signaler qu'à l'époque un pilote devait aussi être un mécanicien capable de réparer son avion. Entre les deux guerres, les hommes formés au Canada contribueront à l'éveil de l'intérêt public pour l'aviation et l'aéronautique. Même si les nouveaux aviateurs répondent à des chefs et à des critères britanniques, on observera bientôt parmi eux l'émergence d'un réel sentiment pro-canadien. C'est alors qu'on commencera à réclamer, assez timidement il est vrai, une aviation canadienne.
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