Un siège interminable

Les aviateurs canadiens

Le chasseur britannique Bristol F2B et le chasseur allemand Albatros D.III au combat

Légende: Le chasseur britannique Bristol F2B et le chasseur allemand Albatros D.III au combat

Au cours de la Première Guerre mondiale, le Canada n'a pas d'aviation militaire qui lui soit propre, ce qui n'empêche pas environ 24 000 Canadiens de servir dans le Royal Flying Corps et le Royal Naval Air Service, avant que ces deux éléments soient combinés en Royal Air Force, au mois d'avril 1918. À ce niveau, le Canada subira 1 500 pertes. Unquart des officiers aviateurs britanniques sont des Canadiens et ils sont, en général, parmi les meilleurs.

Des représentations en faveur de la création d'une aviation militaire avaient été faites auprès des autorités militaires en 1911 et 1912, mais elles ne leur avaient enseigné que deux choses les appareils sont dangereux et chers et leur utilité douteuse. Dans ce vide stratégique, le Canada n'est pas si isolé qu'on pourrait le croire. En effet, personne n'était en mesure de prévoir que, 11 ans après le premier vol du « plus lourd que l'air » et malgré les bonds techniques importants accomplis depuis, l'avion deviendrait une formidable arme de guerre. Personne ne pouvait alors prédire que le Canada était à la veille de s'engager dans une guerre comme celle de 1914-1918.

Au Canada, Alexander Graham Bell est l'un des pionniers de l'aviation. Un des hommes qu'il a alors côtoyés, J.A.D. McCurdy, essaie plus tard, mais sans succès, de vendre ses avions au gouvernement canadien. Il va alors aux États-Unis où il réussit assez bien. Revenu au Canada pendant la guerre avec son école de vol, il crée la Canadian Aeroplanes qui, de Toronto, s'engagera dans la production en série et l'exportation massive d'avions. Une première dans l'histoire de l'aéronautique.

Un jeune Canadien désireux de devenir pilote militaire devait assumer lui-même les coûts liés à sa formation, qu'elle ait lieu au Canada ou aux États-Unis. Si les Britanniques enrôlaient ensuite le nouveau pilote, soit dans le corps d'aviation rattaché à la marine, soit dans celui de l'armée, ils remboursaient les cours qu'il avait suivis. Au fil de la guerre, plusieurs volontaires du Corps d'armée canadien vont demander d'être mutés dans l'aviation ou recevront une proposition à cet effet.

La véritable naissance de l'arme aérienne a lieu sur la Somme. Dans ce secteur, au début des combats des Britanniques, en juillet 1916, 240 aviateurs canadiens sont en première ligne. À ce moment-là, les Alliés dominent l'espace aérien. Dans les premiers mois de 1917, de nouveaux avions allemands plus performants font basculer la maîtrise de l'air du côté de l'ennemi. Mais, dès la fin de 1917, les Alliés ont changé cela grâce à du nouveau matériel et à la présence de milliers de pilotes dont un grand nombre ont été formés au Canada. Cette domination aérienne alliée sera maintenue durant toute l'année 1918.

Images additionnelles

Commandant d'escadron Raymond Collishaw et des pilotes du 203è  escadron, Royal Air Force,  juillet 1918