Un siège interminable
L'évolution tactique durant la guerre
Entre février 1915 et novembre 1918, la tactique de guerre subit l'influence des armes. En 1918, les fantassins sont engagés dans des attaques passablement fluides sous un parapluie fourni par l'artillerie, les mitrailleuses lourdes, les chars et les avions. Depuis 1915, le nombre de canons par tranche de 1 000 fantassins a tout simplement doublé. De plus, le rationnement des munitions, strictement observé jusqu'à la fin de 1916, est pratiquement levé.
En trois ans de progrès, la guerre a beaucoup changé. En 1918, l'artillerie est plus présente, mais également les compagnies de transport motorisées, les bataillons d'ingénieurs, une compagnie antiaérienne équipée de projecteurs. Bien que l'armée soit encore tributaire des lignes de transmission souvent coupées dans les combats, les systèmes de communications se sont renouvelés.
Les ingénieurs, par exemple, sont devenus des acteurs très mobiles et présents sous le feu. Pour la traversée du Canal du Nord, le 27 septembre 1918, ils arrivent juste derrière les premières troupes ayant franchi le Canal. Sous le tir de nids de mitrailleuses ennemies qui ont été dépassés, ils construisent des ponts légers pour que la tête de pont soit renforcée en troupes et approvisionnée en munitions. En même temps, de plus gros ponts sont fabriqués afin de permettre aux chars de se joindre à la bataille et à une partie de l'artillerie de venir couvrir les troupes les plus avancées. Pour les ingénieurs, cette guerre de mouvement ressemble déjà beaucoup à ce que leurs successeurs vivront en Italie à compter de 1943.
- Date de modification :