Un siège interminable

La terrible Somme

Sergent du Fort Garry Horse, Corps expéditionnaire canadien, 1916

Légende: Sergent du Fort Garry Horse, Corps expéditionnaire canadien, 1916

Les très coûteuses attaques lancées par les Britanniques sur la Somme vont s'échelonner sur la période qui va du ler juillet jusqu'à la fin du mois de septembre 1916. Les Alliés vont y perdre, en morts et en blessés, 350 000 hommes et les Puissances centrales subiront des pertes à peu près équivalentes. Lorsque les Canadiens arrivent dans ce secteur, il y a déjà plusieurs semaines que l'offensive a été lancée. À l'issue de ce « bain de sang » comme les Allemands qualifieront toute l'affaire, les attaquants auront conquis quelques malheureux kilomètres carrés de terrain.

Jusqu'à ce moment dans la guerre, les Canadiens ont plus ou moins bien répondu aux attentes à leur égard. Le 4 septembre 1916, ils prennent position devant le village de Courcelette où, durant deux semaines, le seul fait d'occuper et de défendre les tranchées du front leur coûte 2 600 hommes. Puis, le 15, les Britanniques, incluant les Canadiens, reprennent leur offensive sur toute la largeur du front. Les troupes canadiennes ont comme objectif une sucrerie des faubourgs de Courcelette, dont ils s'emparent aisément. Jusque-là, d'un côté comme de l'autre, on s'arrêtait après avoir saisi l'objectif et on renforçait les positions conquises. Cette fois-ci, les Canadiens décident de continuer. Le 22e Bataillon du Québec et le 25e, de la Nouvelle-Écosse, suivis du 26e, du Nouveau-Brunswick, traversent donc le village. Le lendemain, plus de 1 000 prisonniers ont été faits et beaucoup de matériel a été pris. Ce sont les Canadiens qui se sont illustrés lors de ce vaste mouvement de troupes alliées. Cela dit, leur élan est bientôt brisé et on retourne à la guerre bien connue. Du 15 au 20 septembre, la prise de Flers-Courcelette, de Fabeck Graben et de Zollern Graben, a causé 7 230 pertes aux Canadiens.

Du 26 au 28 septembre, les Canadiens participent à la prise de l'arête de Thiepval. Les contre-attaques locales allemandes qui suivent font mal. À la mi-octobre, trois des quatre divisions canadiennes sont ramenées vers le nord, pendant que la 4e subit la dure expérience de la Somme dans des attaques, souvent infructueuses, qui se succèdent du 21 octobre au 11 novembre 1916, jusqu'à ce que, finalement, elle se saisisse d'un système de tranchées nommées Regina. Puis, la 4e Division rejoint le reste du corps canadien pour préparer un combat qui est encore célébré de nos jours.

Sur la Somme, les Canadiens auront mérité un titre qui les suivra jusqu'à la fin de la guerre : celui de troupes de choc du Corps expéditionnaire britannique. Avec leurs quatre divisions et sous la conduite éclairée et minutieuse de Byng, futur gouverneur général du Canada, les Canadiens, malgré leurs souffrances, semblent désormais destinés à de grandes choses.