Un siège interminable
Givenchy et Festubert
Lors d'une offensive qui a lieu au cours de l'été 1915, les Britanniques utilisent les Canadiens. Les conditions ne sont pourtant pas propices, en particulier parce qu'il ne sera pas possible de surprendre l'ennemi. Le major général Arthur Currie, qui commande la division canadienne ne l'ignore pas, mais les ordres sont clairs. L'attaque, qui durera cinq jours, va donner aux Britanniques le contrôle d'un terrain mesurant approximativement 600 mètres de profondeur par 1,5 km de largeur. Prix de cette parcelle : 2 323 pertes canadiennes. Plus tard, quand les Britanniques demanderont d'autres troupes aux Canadiens, Sam Hughes, qui ne manque aucune occasion de souligner l'incompétence des professionnels, commentera les événements de Givenchy en disant que c'est à des bœufs du Texas plutôt qu'à des êtres humains qu'il faudrait faire appel pour de tels combats.
Reste qu'à Givenchy, 3 000 Canadiens ont opté pour le matériel de la mère patrie, en échangeant leurs Ross, dont la supériorité, vis-à-vis du Lee-Enfield, a toujours été défendue par Sam Hughes, même quand il était dans l'opposition.
Le 2e Division subit son baptême du feu lors d'une attaque dans le secteur de Saint-Éloi, au tout début d'avril 1916. Après quelques gains initiaux, une vigoureuse contre-attaque allemande ramène les brigades canadiennes presque à leur point de départ. L'action a causé 2 000 pertes à nos troupes.
Au mont Sorrel, du 2 au 13 juin, c'est un peu le scénario inverse qui se joue. Les Allemands attaquent la 3e Division. Les bombardements d'artillerie préliminaires tuent l'avocat et major général M.S. Mercer. Les Allemands s'avancent ensuite et se saisissent de positions qu'ils se contentent de consolider. Une contre-attaque canadienne échoue et une autre est annulée le 6 juin quand l'offensive allemande reprend pour s'arrêter en vue d'Ypres. Byng, le nouveau commandant du corps, profite de ce répit pour organiser la riposte. Le 13 juin, les troupes canadiennes reprennent à peu près tout le terrain cédé depuis le 2 juin. Mais, entre le début et la fin des hostilités, les Canadiens ont subi 9 383 pertes.
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