Un siège interminable
Du Canada à la Grande-Bretagne et à la France
Les Canadiens sur la plaine de Salisbury
Pour les Canadiens, l'apprentissage de la guerre et la guerre elle-même se sont déroulés sous tutelle britannique, du moins au cours des deux premières années. Ainsi, en 1915, un tiers des officiers d'état-major, dont le travail consiste à penser et à préparer le combat, sont britanniques. Il faudra plusieurs années avant que les Canadiens occupent la presque totalité de ces postes. Arrivé en Angleterre, le premier contingent s'est dirigé vers le camp de Bustard, dans la plaine de Salisbury. Ce territoire de 200 milles carrés est, depuis longtemps, presque exclusivement réservé aux manœuvres militaires. C'est aussi un haut lieu du tourisme, puisqu'on y trouve Stonehenge. Certains des hommes y vivent sous la tente, les autres en caserne. Les Canadiens n'y sont pas seuls, une partie de « l'armée de Kitchener » - expression servant à définir les « levées en masse » des Britanniques - s'y entraîne aussi. L'entraînement se fait au niveau de la compagnie. La première étape de la formation dure cinq semaines. Viennent ensuite deux semaines à l'échelon du bataillon et deux autres semaines au niveau de la brigade. Enfin, le 11 décembre 1914, pour la première fois, la division s'exerce en formation.
Deux événements ont retenu l'attention des Canadiens qui ont séjourné à Salisbury. Ils ont vu le roi d'Angleterre lors des deux inspections auxquelles il a procédé et... la pluie est tombée pendant 89 des 123 jours que dura leur séjour.
En janvier 1915, les leçons apprises sur les champs de bataille par les Britanniques sont transmises aux Canadiens. Leur allocation de mitrailleuse Colt passe de deux à quatre par bataillon : les 30 hommes chargés de les servir reçoivent un entraînement spécial.
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