Un siège interminable

Les pertes

L'infirmière Blanche Lavallée, Service de santé de l'armée canadienne, 26 juin 1916

Légende: L'infirmière Blanche Lavallée, Service de santé de l'armée canadienne, 26 juin 1916

Les Canadiens n'ont pas produit d'études approfondies pour connaître la cause des décès ou la nature des blessures infligées aux soldats sur le champ de bataille pendant la guerre 1914-1918. Les conclusions des Britanniques à ce sujet indiquent ce qui suit : 59 pour cent des décès ont été causés par les tirs de mortier et de canon ; 39 pour cent par des balles de fusils et 2 pour cent sont attribués à une myriade d'autres facteurs. Les pertes de vie dues à l'artillerie semblent avoir été plus élevées chez les Allemands où elles auraient atteint 85 pour cent entre 1916 et 1918, période au cours de laquelle la coalition des pays alliés a bénéficié d'une supériorité matérielle croissante. On peut penser que les Canadiens qui se sont battus sous le commandement et dans les secteurs où opéraient les Anglais ont subi des pertes comparables aux leurs.

Si ces pourcentages indiquent que l'expérience du combat réduit les pertes, les chiffres soulignent également que celles-ci ont été affreuses et que le roulement au front a été considérable, surtout parmi les unités d'infanterie les plus durement frappées en nombre et en pourcentage.

En arrivant au front, un bataillon de fantassins rassemble entre 800 et 1 000 hommes. Or, entre 4 500 et 5 500 hommes passeront dans chacune des unités engagées, ce qui donne une idée de l'ampleur des remplacements constants qui ont cours. Dans la 4e Division, le 44e Bataillon, en deux ans de combats, reçoit 5 640 hommes dont 1 193 seront tués. Par contre, le 38e Bataillon, en voit défiler 3 512 et subit 691 décès. Il en passera 5 584 dans le 22e, qui aura 1 147 tués 68.

On comprend, à la vue de ces chiffres, que le Corps médical de l'armée canadienne, créé en 1901, a eu plus d'une occasion pour se faire valoir. Composé de 13 médecins et de 5 infirmières avant 1914, l'équipe compte 1 525 médecins, 1 901 infirmières et 15 624 sous officiers et soldats, au plus fort de la guerre. Particularité canadienne : les infirmières ont droit au rang et aux privilèges des officiers. Au niveau supérieur, le major Margaret Clothilde MacDonald avait déjà servi en Afrique du Sud 69.

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Première Guerre Mondiale: pertes par battaille