Un siège interminable
Le combattant canadien
L'instruction d'un fantassin au Canada
Depuis la guerre de l'Afrique du Sud, l'entraînement des Canadiens et celui des membres des autres forces impériales a été modifié. Si le terrain d'exercice est essentiel, on a fractionné les bataillons, créé des demi-compagnies et des pelotons divisés en sections de 10 hommes. Les sous-officiers sont devenus importants dans la conduite de la bataille. Au Canada, où le mythe du milicien supérieur au professionnel continue de fleurir, on prétend recourir plus qu'ailleurs à l'initiative et à l'intelligence du soldat. À partir de 1906, on lui enseigne les rudiments du métier, après quoi il s'entraîne en sections, pelotons et compagnies.
En 1911, la force permanente tient un grand exercice à Petawawa. Ce sera le dernier, l'apôtre du soldat citoyen, Sam Hughes, étant persuadé que le Canadien pourra éventuellement s'en passer. Résultat : l'amateurisme réel de la milice et les moyens déficients dont disposent les professionnels sont les deux grandes faiblesses du Canada qui entre en guerre.
L'enthousiasme du volontaire est aussitôt confronté à une donnée incontournable qui lui fait perdre un temps précieux : la pénurie d'instructeurs qualifiés au Canada. Ce n'est qu'en 1917, à un moment où le flot des volontaires est tari, qu'on met sur pied un stage de formation de base d'une durée de 14 semaines.
Jusque-là, le quotidien du volontaire ne le prépare guère à l'action. On le réveille à 6 heures. Il déjeune après la période consacrée à la gymnastique, aux ablutions et à l'inspection. L'instruction débute à 8 h 30 pour prendre fin à 16 h 30, avec une pause d'une heure pour le déjeuner. Pendant cette journée type, la recrue apprend à défiler et s'exerce à charger à la baïonnette, un des exercices préférés de Sam Hughes qui aime en faire la démonstration. Surtout, les hommes marchent beaucoup, portant entre 60 et 80 livres d'équipement. Ils utilisent peu leur arme et ils assistent à de nombreux cours théoriques ayant peu de rapport avec le contexte réel des combats tel qu'ils se déroulent en 1914.
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