La vie quotidienne des soldats et des officiers

Les soldats

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Les fanfares militaires

Ce fut vraisemblablement avec l'armée britannique qu'apparurent les premières véritables harmonies militaires au Canada. Au commencement, ces fanfares étaient de petites formations comptant une dizaine d'instrumentistes, ou même moins, telle celle du 46^e régiment qui n'en avait que six en 1765. Mais elles prirent de l'importance au fil des années et, au début du XIX^e siècle, elles regroupaient souvent une vingtaine de musiciens.

Les harmonies qu'écoutaient nos ancêtres étaient certainement d'un genre différent des contemporaines ; on en veut pour preuve cette liste des instruments de la fanfare du 49^e régiment, dressée en 1813 : 14 clarinettes, 2 bassons, 10 flûtes, 2 cors, 1 trompette, 1 serpent, des timbales et une paire de triangles. Plusieurs possédaient aussi un « chapeau chinois », instrument formé d'une sorte de cymbale ou de croissant de cuivre garni de clochettes et fixé à un manche. Le grand chic pour une fanfare régimentaire était d'avoir des timbaliers de race noire. On habillait ces hommes à la turque avec des turbans et des vestes brodées, et ils portaient habituellement des bracelets et un collier en argent.

Les musiciens de l'armée formèrent souvent les orchestres attitrés des bals et des concerts, services pour lesquels ils étaient habituellement rémunérés grâce aux frais d'entrée. D'autre part, les concerts offerts à des fins charitables étaient fréquents. Ainsi, en 1820, les fanfares des deux régiments en garnison à Québec en donnèrent un afin de venir en aide aux immigrants dans le besoin. Les acteurs de théâtre dépendaient également des fanfares militaires pour une partie de leur financement. Les concerts publics donnés par les fanfares étaient très goûtés par la population car, faut-il le rappeler, c'était une des rares occasions qu'avaient les gens ordinaires d'entendre gratuitement de la musique d'orchestre.