Une décennie tumultueuse
Le raid de St. Albans
Les craintes d'une guerre suscitent une nouvelle politique britannique
Légende: Officiers du 23rd Regiment of Foot (Royal Welsh Fuziliers), 1866-1867
Le 9 avril 1865, l'armée confédérée du général Robert E. Lee se rend à Appomattox Court House, mettant fin à la guerre civile américaine. Les craintes d'invasion du Canada atteignent alors leur paroxysme. Les travaux de construction des trois grands forts proposés à la Pointe de Lévy (Lauzon) commencent le même mois, après un débat houleux aux Chambres des communes et des Lords, à Londres, où l'opposition considère le Canada comme indéfendable. Elle soutient que le fait d'entretenir une garnison revient à inciter les Américains à infliger un revers militaire à la Grande-Bretagne et qu'y construire des forts deviendrait du gaspillage pur et simple.
Heureusement, si l'on peut dire, les Américains sont épuisés par leur terrible guerre civile. Ils déplorent un million et demi de morts, dont 700 000 tués sur les champs de bataille, et plus de 500 000 blessés, sur une population de cinq millions et demi d'hommes âgés entre 18 et 45 ans. L'armée de l'Union, forte d'un million d'hommes en avril, est réduite à 350 000 en août. Deux ans plus tard, ils ne sont plus que 57 000, dont seulement 1 300 postés le long de la frontière canadienne. Le général sir John Michel, commandant de l'armée britannique en Amérique du Nord conclut alors avec justesse que l'ère des confrontations militaires avec les États-Unis est révolue.
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