Une décennie tumultueuse

Le raid de St. Albans

Raids des Confédérés depuis le Canada

La question de la défense du Canada-Uni contre les États-Unis ressurgit à l'automne de 1864. En septembre, un groupe de Confédérés ayant leur base au Canada-Uni capture deux navires marchands américains sur le lac Érié. Puis, un incident plus grave a lieu en octobre, quand une vingtaine de Sudistes partis de Montréal prennent la petite ville frontalière de St. Albans, au Vermont, tuant un civil, dévalisant les banques et tentant d'incendier la ville avant de se réfugier au Canada-Uni. Outré que le pays voisin serve de base pour organiser des raids confédérés, le gouvernement des États-Unis menace de sévir. Les États frontaliers sont particulièrement excédés de la tolérance canadienne qu'ils perçoivent comme une trahison. Au Vermont, 2 200 volontaires sont mobilisés et on poste un régiment de cavalerie régulière à Burlington et à St. Albans. L'État de New York envoie 13 régiments en service actif à sa frontière avec le Canada, et le Michigan mobilise quelques compagnies.

Cette fois, le gouvernement canadien est vraiment inquiet et, le 19 décembre, il mobilise 30 compagnies de volontaires, réparties en trois « bataillons administratifs » ayant leurs quartiers généraux à Windsor, à Niagara et à Laprairie, afin d'empêcher que de nouveaux raids se produisent le long de sa frontière. C'est la première fois depuis les troubles de 1837-1838 que des volontaires sont appelés en service actif. Les compagnies qui composent ces bataillons proviennent de régions diverses. Par exemple, trois des dix compagnies cantonnées à Windsor sont montréalaises. Les trois bataillons passent un hiver tranquille et sont dissous le 28 mars 1865.