Une décennie tumultueuse
Une période de guerre
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la paix règne entre les principales nations d'Europe. En 1854-1855, toutefois, la guerre de Crimée est le signe précurseur de confrontations à venir. Celle-ci sera suivie, en 1859, par un bref conflit opposant la France et le Piémont à l'Empire autrichien, que l'armée franco-piémontaise remportera. La péninsule italienne, alors divisée en plusieurs royaumes enclavant les territoires du pape, connaît pour sa part un puissant mouvement d'unification dirigé par Giuseppe Garibaldi et Camillo Benso Cavour, premier ministre du Piémont, qui aboutit, en 1861, à la proclamation du royaume d'Italie. Cependant, le pape s'oppose à la création de ce nouvel État, provoquant une crise qui va durer près de dix ans.
Du côté de l'Amérique du Nord, pendant que le Mexique est déchiré par une guerre civile doublée d'une invasion française, les tensions ne font que s'aggraver aux États-Unis entre les États du nord qui deviennent de plus en plus industrialisés, et ceux du sud où se développe la culture intensive du coton, fortement appuyée par l'emploi d'esclaves noirs. L'élection de l'antiesclavagiste Abraham Lincoln à la présidence amène les États du sud à se retirer de l'union, en 1861, pour former les États confédérés d'Amérique. Dès lors, la guerre civile devient inévitable. Les combats débutent avec le bombardement du fort Sumter dans le port de Charleston, en Caroline du Sud, et se répandent comme une traînée de poudre. Des batailles d'une ampleur jamais vue en Amérique opposent des centaines de milliers d'hommes et causent des pertes énormes : plus de 24 000 tués et blessés à Shilo, 38 000 à Antietam, en 1862, et près de 55 000 à Gettysburg l'année suivante.
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