La Royal Navy, maîtresse des mers

La « guerre du cochon »

Un cochon égaré déclenche un affrontement armé

En 1859, un incident anodin manque provoquer une nouvelle guerre entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. L'île San Juan fait partie des territoires contestés dans le tracé de la frontière, or, le 15 juin 1859, un fermier américain tue à coups de fusil un cochon venu se régaler dans son champ de pommes de terre situé dans cette île. Mais le cochon est britannique, et appartient à la Compagnie de la baie d'Hudson, ce qui entraîne une suite invraisemblable de fausses rumeurs et d'accusations sans fondement qui enflamment l'opinion américaine.

Le 18 juillet, accordant foi à des rumeurs selon lesquelles des marins britanniques auraient maltraité des citoyens américains et croyant que l'île San Juan représente un point stratégique très important, le général américain W.S. Harney y dépêche un détachement d'infanterie régulière. À cette nouvelle, le gouverneur Douglas réclame l'aide de la Royal Navy et, à la fin de juillet, les soldats américains cantonnés dans l'île voient apparaître la frégate HMS Tribune, de 31 canons, à laquelle se joint bientôt la corvette HMS Satellite, de 21 canons. La Pig War, ou la « guerre du cochon », est sur le point d'être déclarée ! L'arrivée d'un navire américain avec des troupes de renfort provoque une confrontation qui ne sera désamorcée qu'avec l'arrivée providentielle d'instructions du gouverneur Douglas permettant à la Royal Navy de laisser débarquer les troupes américaines. Le capitaine Geoffrey Hornby, du HMS Tribune, tente dans la mesure du possible de calmer les esprits belliqueux du gouverneur Douglas et du capitaine George Pickett 122, ce dernier commandant les troupes américaines, afin que l'incident ne dégénère pas en véritable guerre. Il est pleinement approuvé par son supérieur, le contre-amiral Robert Lambert Baynes, qui arrive le 5 août à Victoria, en provenance de Valparaiso, à bord du HMS Ganges, de 84 canons.