La Royal Navy, maîtresse des mers
La tragique expédition de Franklin
Légende: Sir John Franklin, circa 1845
Cette nouvelle expédition, commandée par sir John Franklin, capitaine chevronné âgé de 58 ans, fait l'objet d'une préparation minutieuse : vivres pour une durée de trois ans, vêtements spécialement conçus pour l'hiver, navires équipés de moteurs auxiliaires à vapeur et dont les proues sont recouvertes de plaques de fer pour briser la glace, bref, on prend en compte tous les facteurs prévisibles. En mai 1845, le HMS Erebus 115 et le HMS Terror appareillent, et les 134 hommes à bord sont tous convaincus de trouver enfin le fameux passage. Des pêcheurs de baleines les aperçoivent pour la dernière fois dans la baie de Baffin, le 26 juillet.
En 1847, l'inquiétude s'empare de l'opinion britannique. L'année suivante, la dernière pour laquelle Franklin dispose de vivres, deux expéditions partent à sa recherche, l'une par le détroit de Béring et l'autre par l'Atlantique, sans succès. De nouvelles tentatives s'ensuivent. En 1850, on découvre quelques débris et trois tombes dans l'île Beechey où Franklin a passé l'hiver de 1845. Mais où sont les navires et leurs équipages ? Le mystère passionne le monde entier. Au cours des quatre années suivantes, pas moins de 38 expéditions partent à leur recherche sur terre et sur mer avant qu'on ne trouve un premier indice. Des Inuit rapportent au docteur John Rae, de la Compagnie de la baie d'Hudson, qu'ils ont vu à l'ouest, en 1848, environ 40 hommes blancs traînant des vivres et une barque sur les glaces. Leurs corps sont finalement retrouvés dans la péninsule d'Adelaïde dans l'île du Roi-Guillaume. Une autre expédition, commanditée par Lady Franklin, qui espère toujours revoir son mari vivant, découvre un message daté du 25 avril 1848, rapportant la mort de Franklin, survenue le 11 juin 1847, et l'abandon des deux navires pris dans les glaces. Tous les membres de la mission périrent donc, martyrs de l'exploration de l'Arctique canadien.
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