La Royal Navy, maîtresse des mers
De la voile à la vapeur
Adoption progressive de nouvelles techniques
Légende: Le Warrior, un Navire de sa Majesté, 1861
Dans les milieux militaires, on fait d'abord preuve de réserve à l'égard de ces petits bâtiments à vapeur, personne ne croyant qu'ils pourraient un jour constituer une menace sérieuse. Les amiraux de la Royal Navy se montrent particulièrement réticents face à cette nouveauté. Mais, en 1822, ils se rendent aux arguments du célèbre ingénieur Marc Isambard Brunel, et commandent la construction du premier navire à vapeur de la Royal Navy, le HMS Comet. Comme tous les bateaux de ce type, il s'agit d'un petit bâtiment à voile, au centre duquel se trouve un moteur surmonté d'une haute cheminée, la propulsion étant assurée par des roues à aubes placées de part et d'autre du navire.
Toutefois, la Royal Navy retarde l'adoption de la vapeur pour ses gros navires de guerre jusqu'à la fin des années 1840. La réticence des marines militaires est justifiée. D'abord, les roues à aubes sont très vulnérables au tir ennemi et prennent la place que pourraient occuper des canons. Enfin, la présence simultanée à bord d'un navire de guerre du feu d'un moteur à vapeur et de la poudre noire explosive autorise les pires craintes. L'apparition de la propulsion par hélice et l'introduction à bord d'officiers spécialisés en génie mécanique réduiront peu à peu ces réserves. À la fin des années 1840, la Royal Navy commence à installer des moteurs à propulsion par hélice sur plusieurs vieux vaisseaux de ligne. En 1849, l'Agamemnon, de 80 canons, devient le premier navire de guerre spécifiquement construit avec hélice. On croit, à tort, que l'entretien des coques en fer sera plus difficile que celui des coques en bois. Durant les années 1850, on conserve donc la coque en bois, de même que les voiles, tout en aménageant des moteurs et en protégeant les parties les plus vulnérables du navire à l'aide de plaques de fer.
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