La démobilisation
Affrontements politiques et sociétés secrètes
Polarisation politique
Légende: Matthew Whitworth-Aylmer, 5e baron d'Aylmer et gouverneur général du Canada, 1830-1835
Durant les années 1820 et 1830, la situation politique dans le Haut et le Bas-Canada se dégrade. Dans chaque colonie, des groupes réformistes réclament davantage de pouvoirs pour les assemblées législatives. Mais, même s'ils remportent la majorité dans les parlements, ils voient tous leurs projets de loi rejetés par les conseils législatifs que contrôlent les coteries en place.
La garnison britannique est liée, bien malgré elle, à cette situation politique explosive puisqu'elle doit, le cas échéant, assurer l'ordre public. À l'occasion d'élections, un premier incident sérieux survient en 1832, à Montréal. Appelé à l'aide du pouvoir civil, un détachement du 15e régiment ouvre le feu sur une foule déchaînée qui refuse de se disperser, tuant trois francophones, parmi lesquels le rédacteur d'un journal de l'opposition. Pour de nombreux Canadiens français, l'armée en sort discréditée.
La situation se radicalise à mesure que les partisans des réformes, conduits par Louis-Joseph Papineau, multiplient les demandes pour l'autonomie politique. Ils prennent le nom de « Patriotes ». La plupart sont de souches françaises, mais on trouve aussi parmi eux des nationalistes irlandais et quelques Américains. La majorité des Canadiens d'origine anglaise s'identifient, pour leur part, aux éléments conservateurs en place, même si une partie d'entre eux souhaite aussi des réformes. En 1834 et 1835, on assiste à la naissance de clubs politiques qui nourrissent le projet de prendre les armes. À la fin de 1835, le British Party, prenant une orientation ouvertement paramilitaire, forme le British Rifle Corps, fort de 393 membres, et réclame des armes au gouvernement 95. Le nouveau gouverneur en chef, Lord Gosford, conscient du danger représenté par une telle formation, ordonne sa dissolution le 15 janvier 1836.
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