Les guerres Napoléoniennes et la guerre de 1812

Une course à la construction de navires

Stratégie britannique plus belliqueuse

Le retour de la paix en Europe permet, durant l'été de 1814, de dépêcher un grand nombre de soldats britanniques en Amérique. Dans le Haut et le Bas-Canada, l'armée passe d'environ 15 000 officiers et soldats réguliers, en mai 1814, à quelque 28 000 hommes au mois d'août. Durant le même laps de temps, la garnison entretenue dans les provinces maritimes passe d'environ 4 300 à 7 500 hommes. Par voie de conséquence, les Britanniques adoptent une stratégie nettement plus belliqueuse.

Sir George Prevost rassemble quelque 11 000 hommes au début de septembre afin de prendre Plattsburgh et d'occuper le nord-est de l'État de New York. La plupart appartiennent à des régiments de l'armée britannique, mais les Voltigeurs canadiens, les Chasseurs canadiens et les quatre bataillons de la milice d'élite incorporée du Bas-Canada sont également de la partie. Du côté américain, le général Alexander Macomb ne dispose que d'environ 3 000 miliciens et soldats pour défendre la petite ville. Le 7 septembre, l'armée anglo-canadienne arrive en vue de Plattsburgh. Mais, au lieu d'attaquer, Prevost décide d'attendre que la flottille britannique arrive de l'île aux Noix pour neutraliser la flottille américaine ancrée dans la baie de Plattsburgh. Erreur tactique majeure ! L'ennemi profite en effet de ce délai pour mieux se retrancher, alors qu'une attaque immédiate aurait eu rapidement raison des fortifications en bois de la ville, et que la flottille aurait été forcée d'évacuer la baie pour ne pas être prise. L'inaction de Prevost a pour conséquence de lier le sort de la campagne terrestre à celui d'une bataille navale.