La côte du Pacifique convoitée

L'incident de Nootka

L'Espagne veut assurer sa souveraineté

Au Mexique, le vice-roi Manuel Antonioflôrez approuve la suggestion de Martinez d'occuper Nootka. En février 1789, le Princesa et le San Carlos font voile vers Nootka pour y construire un poste provisoire suffisant pour garantir la souveraineté espagnole. Outre leur équipage, les deux bâtiments transportent 31 soldats. Martinez, qui commande l'expédition, doit veiller à ce que les navires étrangers reconnaissent l'autorité espagnole, sans toutefois avoir recours à la force. Mais en arrivant à Nootka, le 5 mai, il a la surprise d'y trouver trois navires marchands à l'ancre ! Deux d'entre eux sont américains, ce qui ne pose guère de problème, ces derniers n'étant pas considérés comme menaçants du point de vue des revendications espagnoles. Cependant, le troisième navire, l'Efigenia Nubiana, n'a manifestement de portugais que son pavillon et son « capitaine », tout l'équipage étant anglais. Martinez en conclut qu'il s'agit d'un bâtiment britannique naviguant sous un pavillon de convenance. De plus, il apprend par des autochtones qu'une expédition commerciale anglaise sous le commandement de John Meares - un ancien lieutenant de la Royal Navy - s'est non seulement arrêtée à Nootka l'année précédente pour commercer, mais qu'elle y a aussi érigé des abris temporaires et même construit un petit navire, le North West America.