La révolte de Pontiac et l'invasion américaine
1764 : le Bataillon des volontaires canadiens
Poursuite d'une tradition militaire
Le commandement est effectivement confié à des Canadiens, plusieurs étant d'ailleurs d'anciens officiers des Compagnies franches de la Marine, dont le major même du bataillon, Jean-Baptiste-Marie Blaise Des Bergères de Rigauville. La confiance se réinstalle peu à peu, si bien qu'à la mi-avril les cinq compagnies sont complètes. Les Canadiens ont un uniforme différent de celui des soldats réguliers, portant bonnet de laine, capot, mitasses et mocassins, selon leur coutume; leur habillement semble avoir été rouge et vert. Le « Bataillon des volontaires canadiens 28 » part pour l'Ouest en mai, accompagnant d'abord les soldats britanniques au fort Oswego, puis à Niagara, à Detroit et finalement à Sandusky. Cependant, les hostilités tirent déjà à leur fin. Les Amérindiens de Pondiac se soumettent durant l'été de 1764 et concluent la paix 29. Les Canadiens ne prennent donc part à aucun combat, mais la nouvelle de leur présence auprès des Britanniques a contribué à troubler quelque peu les Amérindiens, qui connaissent bien leur habileté à la guerre dans les bois. La campagne terminée, les compagnies canadiennes réintègrent leurs districts respectifs au cours de l'automne, comme convenu, et sont finalement dissoutes au début du mois de décembre. Ce bataillon servit donc de trait d'union entre, d'une part, les anciennes troupes de la Nouvelle-France et les compagnies de milice qui existaient dans les paroisses depuis 1760 et, d'autre part, celles du nouveau régime britannique. Grâce à son existence, les Canadiens, bien qu'abandonnés par la France, maintenaient leur tradition militaire.
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