La guerre de la conquête
Le siège de Québec
Maigres ressources pour les Français, forte poussée britannique
Légende: Porte-étendard portant le drapeau régimentaire du 15e Régiment de fantassins, 1757-1767
Légende: Visionner le multimédia - La conquête de la nouvelle France : Le plan d'invasion britannique
Au printemps de 1759, trois bataillons des régiments de La Reine et de Berry sont envoyés à Carillon, tandis que 150 soldats de divers régiments et 800 miliciens vont renforcer le fort Niagara. L'état-major français prévoit, tout en souhaitant se tromper, que Québec sera l'objectif principal des Britanniques. Ces sombres prévisions sont confirmées dès la mi-juin. Chaque jour, des messagers arrivent à la capitale en signalant la présence, dans le golfe du Saint-Laurent, de nombreux voiliers battant pavillon britannique. Les troupes et les milices sont appelées à Québec où tous unissent leurs efforts pour préparer rapidement la défense de la ville. À la fin du mois, Montcalm dispose d'environ 15 600 hommes, mais seulement 3 000 à peu près sont des soldats issus des troupes régulières.
Dès la fin juin, une flotte britannique de plus de 200 voiliers manœuvrés par quelque 13 000 marins arrive en vue de Québec. Une cinquantaine de ces bâtiments sont des navires de guerre de la Royal Navy, dont celui du vice-amiral Charles Saunders, le puissant HMS Neptune, armé de 90 canons. Les autres transportent les 15e, 28e, 35e, 43e, 47e, 48e et 58e régiments, deux bataillons du 60e, le 78e Highlanders, trois compagnies d'artillerie, trois compagnies de « grenadiers de Louisbourg 13 » et six compagnies de Rangers, soit environ 8 500 soldats de l'armée régulière. Un bataillon d'infanterie de marine de 600 hommes, outre les détachements de soldats de marine répartis sur les navires de guerre, sont prévus en réserve. Les forces britanniques totalisent environ 23 000 marins et soldats.
Cette armée est commandée par un jeune officier de 32 ans qui s'est déjà distingué au siège de Louisbourg, le général James Wolfe. Sa nomination à la tête de l'expédition a suscité des jalousies parmi les officiers de l'état-major, mais le jeune général est appuyé par le roi George II. En dépit d'une santé fragile, Wolfe représente un excellent officier et un soldat d'une grande bravoure. Doté d'un tempérament tour à tour bouillant et jovial, mais souvent taciturne, il éprouve de la difficulté à collaborer avec les autres officiers de l'armée et de la marine. Les hommes de rangs, au contraire, l'admirent, reconnaissant en lui « l'ami du soldat 14 ».
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