Les soldats du XVIe siècle

D'autres expéditions infructueuses

Marin anglais, années 1570

Légende: Marin anglais, années 1570

Visionner le multimédia - Explorations de Martin Frobisher

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Après les expéditions de Cartier et de Roberval, de 1541 à 1543, le reste du XVIe siècle voit diverses tentatives françaises et britanniques pour trouver le passage du nord-ouest ou un autre eldorado : toutes se soldent par des échecs.

Les explorations les plus importantes seront celles que conduira le Britannique Martin Frobisher, entre 1576 et 1578. Comme Cartier, Frobisher recherche, mais beaucoup plus au nord, le fameux passage vers l'Asie, et de l'or. Sa deuxième expédition, en 1577, comprend une centaine d'hommes, incluant une trentaine de soldats et 11 gentilshommes. Au cours de ce voyage, les relations entre Anglais et Inuit se dégradèrent rapidement. Les premiers voulurent prendre des autochtones en otage et une bataille s'ensuivit. Les soldats européens se servirent alors de leurs arquebuses et de leurs arcs. Quelques-uns, et Frobisher lui-même, furent blessés par les flèches des Inuit. L'endroit où se déroula cet engagement, le premier à se produire dans le Grand Nord, fut baptisé « The Bloody Point ».

D'un point de vue militaire, les blessures subies par les Britanniques, lors de ce combat, dénotent qu'ils ne portaient pas d'armures ou de vêtements protecteurs, ou que ceux-ci étaient insuffisants. Par ailleurs, les soldats anglais de cette époque disposaient à peu près des mêmes armes que leurs confrères français, exception faite du grand arc qu'ils étaient les seuls à utiliser. Eux aussi portaient souvent la livrée, mais les soldats et les marins des expéditions de Frobisher n'en avaient peut-être pas.

Croyant avoir découvert de l'or dans l'île Kodlunarn, Frobisher revient l'année suivante à la tête d'une flotte de 15 navires transportant quelque 400 hommes. C'est, à l'époque, la plus importante expédition jamais entreprise dans l'Arctique. Sur ce nombre, il devait y avoir, toutes proportions gardées, 200 marins et une centaine de soldats, puisque, sur la centaine d'hommes censés hiverner cette année-là dans l'île de Baffin, on dénombrait 40 marins et 30 soldats. Le reste se composait des officiers réguliers, de gentilshommes et, bien sûr, de mineurs, puisque, durant l'été, plus de 1 300 tonnes de minerai « d'or » étaient extraites du sol. Devant un tel trésor, Frobisher, comme Cartier, décide de s'en retourner plutôt que d'hiverner sur place. Analysé à son retour en Angleterre, le minerai se révèle être... du gneiss.

D'autres expéditions succédèrent à celles de Frobisher, quoique beaucoup plus modestes et apparemment non armées, comme celles qu'entreprit, entre 1585 et 1587, John Davis, découvreur du détroit qui porte aujourd'hui son nom. Davis et ses marins se heurtèrent eux aussi aux Inuit et ne purent aller plus loin que Frobisher. Quelques années auparavant, en 1583, Sir John Gilbert avait eu tout juste le temps de prendre officiellement possession de Terre-Neuve, une fois de plus, au nom du souverain britannique, avant de disparaître dans une tempête.

Images additionnelles

Chasseur inuit en kayak tel qu'il a été vu pendant l'expédition de Frobisher
Sir Humphrey Gilbert extrayant la première motte d'herbe à Terre-Neuve, en août 1583