La vie quotidienne en Nouvelle-France

Les soldats

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Les divertissements des soldats

Que fait donc le soldat en dehors des heures de service et de travail ? On pense spontanément aux jeux de hasard, et surtout à la boisson. Et on n'a pas tort, mais ce n'est pas tout.

Il est certain qu'une bonne partie du temps libre se passe à prendre quelques verres avec les camarades, à jouer aux cartes et à faire rouler les dés. Dans les villes, les cabarets sont ouverts tous les jours, sauf le dimanche durant l'heure de la messe, et ils sont fort nombreux, plus de 80 dans la seule ville de Québec, vers 1750, une vingtaine à Louisbourg, quelques années auparavant. Ils portent des noms comme La Reine Blanche, Au Lion d'Or, L'Épée Royale.

La boisson de prédilection au Canada, sous le Régime français, c'est le vin. Il s'en consomme de grandes quantités, beaucoup plus que maintenant, toutes proportions gardées. En 1739, par exemple, on importa assez de vin pour que chaque adulte, dans toute la colonie, puisse en consommer 32 litres. C'est plus que le double de la consommation actuelle au Québec, qui se situe à 14 litres par année. C'est surtout dans les villes, où se trouve seulement le cinquième de la population, qu'on en boit, ce qui augmente considérablement la quantité qu'absorbent les citadins. Comme par hasard, c'est aussi dans les villes que l'on trouve une bonne partie des troupes. On consomme aussi de l'eau-de-vie (calvados, cognac ou rhum), du cidre et de la bière - bière de houblon ou bière d'épinette, cette dernière étant fort populaire dans les campagnes et dans les postes.