La vie quotidienne en Nouvelle-France

Les soldats

La mutinerie

Les mutineries étaient rares en Nouvelle-France. Celle de la garnison de Louisbourg, en 1744, fut de loin la plus importante. À la suite du retour en France de la garnison de l'île Royale, en 1745, huit de ses auteurs furent exécutés, inscrivant la répression de cette mutinerie comme la plus sérieuse dans l'histoire des colonies sous l'Ancien Régime.

Au Canada même, malgré des rumeurs occasionnelles, le seul véritable soulèvement contre l'autorité militaire se déclara au fort Niagara, en juillet 1730, et visa le commandant Rigaudville, dont la sévérité était jugée excessive. La nouvelle de la mutinerie parvint à Montréal d'où on envoya un détachement de vingt soldats d'élite sous le commandement du capitaine La Gauchetière. L'ordre fut rétabli sans peine, les deux meneurs furent arrêtés et emmenés à Montréal où ils furent condamnés à être pendus (alors qu'ils auraient dû être fusillés). Mais ils parvinrent à s'évader et disparurent, sans doute dans les colonies britanniques. Quant à Rigaudville, on le considérait comme un bon commandant et il garda son poste dans ce fort plusieurs années encore.