Les troupes de l'Atlantique

Occupation de la forteresse et offensives françaises

Perturbations et innovations parmi les Britanniques

Soldat des Nova Scotia Rangers, vers 1750

Légende: Soldat des Nova Scotia Rangers, vers 1750

Du côté de Louisbourg, le mécontentement gronde dans la troupe anglaise qui assure la garde de la forteresse, et, durant l'été 1747, l'annonce d'une déduction sur la solde provoque une mutinerie générale. Toute la garnison baisse les armes et commence une grève de la faim. Les autorités n'ont d'autre choix que de contremander la déduction tout en souhaitant que la troupe se batte si les Français attaquent. Il faut surtout espérer que la guerre de Succession d'Autriche finisse, ce qui se produit l'année suivante quand le traité d'Aix-la-Chapelle redonne Louisbourg à la France.

Parallèlement, la compagnie de Goreham continue de fournir de grands services en patrouillant le territoire. En 1747, ce corps est porté à 100 hommes. Deux ans plus tard, une deuxième compagnie, comprenant un effectif équivalent, et une troisième de 50 hommes sont levées parmi les colons de la Nouvelle-Écosse. Un rapport français, rédigé à la veille de la guerre de Sept Ans, estime ce corps fort de 120 hommes, dont des Amérindiens « Maringhams (peut-être des Mohicans) que les nôtres méprisent et de mauvais sujets de toutes les nations ». Ils sont employés à « courir les bois » 130 et sont habillés en gris avec une petite casquette en cuir. Malgré leurs « mauvais sujets », une opinion compréhensible venant de leurs ennemis, les Rangers de Goreham sont considérés comme très efficaces par les Britanniques et cette compagnie est le noyau d'un bataillon de « North American Rangers » qui sera levé durant la guerre de Sept Ans.

Enfin, détail administratif, mais qui a son importance, bien que les Nova Scotia Rangers aient été levés sur un ordre de l'Assemblée législative du Massachusetts, en 1744, l'Angleterre donne son approbation et assume leur financement. Trois ans après cette décision, le capitaine Goreham reçoit un brevet royal et la compagnie est payée à même le trésor britannique. Ce qui signifie que ce corps, constitué en grande partie d'Amérindiens et de Métis, fait désormais partie de l'armée régulière britannique. Les Nova Scotia Rangers seraient donc le premier corps régulier levé dans les colonies britanniques au Canada.